Chambre de Valéry Clotilde
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Chambre de Valéry Clotilde
Valéry fut tiré d'un sommeil sans rêves par un léger fracas qui semblait venir d'au-dessus de sa tête. Il s'interrogea un instant sur sa nature mais ne jugea pas nécessaire de s'extirper de la chaleur de son lit. Dans un état second, il se retourna, s'emmitouflant encore un peu dans les draps, et poussa un soupir de volupté.
(le post le plus nul du monde)
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Re: Chambre de Valéry Clotilde
Mais il n'arriva pas à sombrer entièrement dans un nouveau sommeil profond. Il était persuadé que quelque chose se passait en dessous de lui.
Soit cet hôtel est très mal insonorisé, auquel cas cela pourrait-être handicapant si je reste ici un petit moment, soit ce sont juste mes sens si bien aiguisés de jeune vampire qui me jouent des tours, pensa-t-il.
Soudain, il bondit hors de son lit. Valéry se levait toujours en sursaut. Sinon, il ne trouvait jamais la force de se réveiller complètement. Le poète n'aimait pas la demie-mesure, et la lenteur (des chacaux qui abandonnent ce forum :p ) l'agaçait profondément. La lenteur des autres, bien-sûr. Lui ne se trouvait pas lent, mais minutieux. Et la minutie est une qualité. Ainsi, il remit soigneusement sa chemise, fermant chaque bouton et arrangeant les plis, bien qu'elle fut déjà terriblement froissée.
Il lui sembla entendre un éclat de voix. Avec un sourire, il reconnu la voix d'Uku, suivie de près par celle de Célestine. Que pouvaient-elle bien faire à cette heure, alors que le soleil commençait seulement à poindre à travers ses volets ? Ce n'était peut-être pas ses affaires. Querelles de femmes, se dit-il. Il eut le réflexe de chercher dans un coin de la chambre un morceau de fusain et son carton à dessin, pour griffonner un peu, puis il se rappela que toutes ses affaires étaient encore dans le métro... et qu'il lui fallait économiser son matériel. Il soupira. Il traversait l'une de ces sombres périodes, où l'on use de son art pour vivre, et non pour suggérer au monde une perception nouvelle des choses. Tant pis. Il avait toute l'éternité, ou presque, pour faire reconnaître son évident génie. Il ressassa ces pensées réconfortante en ouvrant sa fenêtre et ses volets pour aérer la chambre.
Désœuvré, il se décida à entrer en communication avec les deux filles. Il avisa sur un petit guéridon, dans un coin de la pièce qu'il n'avait pas pu voir dans l'obscurité de la veille, un petit buste en terre cuite, très laid, réalisé par quelque artisan peu talentueux. Il l'attrapa de ses deux mains... et le projeta sur le sol. Le buste explosa sur le plancher, y laissant des milliers de miettes rouges et friables. Avec un tel fracas, c'était sûr, les deux filles allaient cesser leurs piaillements. Après tout, c'étaient elles qui l'avaient réveillé.
Ce n'était peut être pas intelligent d'avoir cassé cette sculpture, mais au moins, le vampire avait gagné quelques instants de transgression et de distraction. Valéry s'allongea sur le plancher, ses oreilles décollées attendant avec attention la suite des événements.
Soit cet hôtel est très mal insonorisé, auquel cas cela pourrait-être handicapant si je reste ici un petit moment, soit ce sont juste mes sens si bien aiguisés de jeune vampire qui me jouent des tours, pensa-t-il.
Soudain, il bondit hors de son lit. Valéry se levait toujours en sursaut. Sinon, il ne trouvait jamais la force de se réveiller complètement. Le poète n'aimait pas la demie-mesure, et la lenteur (des chacaux qui abandonnent ce forum :p ) l'agaçait profondément. La lenteur des autres, bien-sûr. Lui ne se trouvait pas lent, mais minutieux. Et la minutie est une qualité. Ainsi, il remit soigneusement sa chemise, fermant chaque bouton et arrangeant les plis, bien qu'elle fut déjà terriblement froissée.
Il lui sembla entendre un éclat de voix. Avec un sourire, il reconnu la voix d'Uku, suivie de près par celle de Célestine. Que pouvaient-elle bien faire à cette heure, alors que le soleil commençait seulement à poindre à travers ses volets ? Ce n'était peut-être pas ses affaires. Querelles de femmes, se dit-il. Il eut le réflexe de chercher dans un coin de la chambre un morceau de fusain et son carton à dessin, pour griffonner un peu, puis il se rappela que toutes ses affaires étaient encore dans le métro... et qu'il lui fallait économiser son matériel. Il soupira. Il traversait l'une de ces sombres périodes, où l'on use de son art pour vivre, et non pour suggérer au monde une perception nouvelle des choses. Tant pis. Il avait toute l'éternité, ou presque, pour faire reconnaître son évident génie. Il ressassa ces pensées réconfortante en ouvrant sa fenêtre et ses volets pour aérer la chambre.
Désœuvré, il se décida à entrer en communication avec les deux filles. Il avisa sur un petit guéridon, dans un coin de la pièce qu'il n'avait pas pu voir dans l'obscurité de la veille, un petit buste en terre cuite, très laid, réalisé par quelque artisan peu talentueux. Il l'attrapa de ses deux mains... et le projeta sur le sol. Le buste explosa sur le plancher, y laissant des milliers de miettes rouges et friables. Avec un tel fracas, c'était sûr, les deux filles allaient cesser leurs piaillements. Après tout, c'étaient elles qui l'avaient réveillé.
Ce n'était peut être pas intelligent d'avoir cassé cette sculpture, mais au moins, le vampire avait gagné quelques instants de transgression et de distraction. Valéry s'allongea sur le plancher, ses oreilles décollées attendant avec attention la suite des événements.
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