Hall d'entrée

Hall d'entrée

"mon père doit être couché a l'heure qu'il est je vous le présenterai demain, mais soyez assurés qu'il vous accordera son hospitalité ! je vais préparer vos chambres, suivez moi."

sur ces mots Célestine traversa le hall rapidement et s’engageât dans l'escalier. en réalité elle ne voulait surtout pas croiser son père, qui était en pleine crise de mélancolie, c’était d’ailleurs l'origine de sa balade nocturne. depuis la mort de sa femme, le père de la marginale était fréquemment en proie a ce genre de crise qui duraient souvent des heures, et pendant lesquels Célestine ne pouvait s'approcher de son père sans aggraver son cas et subir elle même un fort sentiment de culpabilité.
arrivée au 1er etage elle se tourna vers ses invités et leur demanda, le sourir aux levres :

"je vous donne une ou deux chambres ?"

Ukugan haussa les sourcils. A vrai dire, elle ne s'attendait pas à ce qu'on lui offre le logis. Tout à coup son esprit redevint assez clair pour que quelque chose au fond d'elle se mette en marche. Elle ne put s'empêcher de lâcher.

« Des chambres ? Vraiment ? »

La femme lança un regard un peu hagard à son camarade. Cela faisait longtemps qu'on ne lui avait pas fait cette faveur mais chacun de ses hôtes connaissaient le risque qu'ils encouraient en accueillant un phénix sous leur toit., à leur risque et péril. Puis elle se ressaisit et ajouta pour ne pas perdre la face.

« Enfin je veux dire ; bien sûr qu'il y a des chambres, c'est un hôtel... Mais êtes vous sûre de vouloir m'offrir l'hospitalité ? »

La rousse marqua une pause. Elle était tellement étonnée de cette invitation qu'une petite gêne se fit sentir dans sa voix.

« Car, si vous l'avez deviné ou senti -certains sentent ce genre de choses-, je suis une marginale et peut être pas de la race la plus paisible. Au fond pas du tout. Donc... »

Elle ne finit pas sa phrase, laissant le jugement de celle ci à d'autre.

Valéry regarda autour de lui. Le lieu était un peu vieillot, mais ne semblait pas manquer de charme. Une fois de plus, il se demanda pourquoi Célestine faisait preuve de tant d'hospitalité. N'était-ce d'ailleurs pas contraire aux principes de bonne éducation du vampire de se laisser ainsi inviter par une jeune femme ? Il paierait cette chambre, tôt ou tard. Peut-être avec un portrait à l'huile, l'argent manquant, mais ce serait toujours mieux que rien.

Il fut distrait par les paroles d'Uku. Cette dernière laissait entrevoir, comme d'habitude, son manque cruel de confiance en elle, en se posant des questions qui n'avaient pas lieu d'être. Que craignait-elle ? Passer une nuit ici était, à priori, sans réel danger... Mais la rousse se montrait sous ses airs mystérieux et torturés. Cela l'agaçait. Quitte à être sur Terre pour une éternité plus ou moins longue, autant vivre une vie passionnante ! Les marginaux auraient tout le temps pour réparer leurs erreurs, et rien n'avait d'importance... Ou tout du moins le croyait-il pour l'instant.

Le vampire esquissa un sourire en constatant qu'elle n'avait même pas saisi le sens de la dernière phrase de Célestine. ''Je vous donne une ou deux chambre ?'' Où peut-être ne l'avait-elle pas écouté. C'était plus probable. Autrement, elle serait partie au quart de tour...

Célestine pensait peut-être vraiment que Valéry et elle étaient ensemble. Ce qui était, il fallait l'avouer, fort amusant.  

''-Merci beaucoup Célestine, commença Valéry. J'aurais plutôt tendance à vous répondre que nous prendrons deux chambres, si cela ne vous importune pas. J'imagine que la clientèle doit être nombreuse dans un si charmant quartier, mentit-il à moitié, peu convaincu par l'apparente décrépitude de la façade. Cependant, nous pouvons n'en prendre qu'une, si mon amie criant de passer une mauvaise nuit...''

Il adressa un franc sourire à Célestine, se moquant ouvertement d'Uku. Il espéra que la jeune fille le lui rendrait. S'il pouvait se jouer de l'espèce de tension qui semblait naître entre les deux femmes, pourquoi s'en priverait-il ?

(Je vais de ce pas rajouter l’immaturité dans les traits de caractères de Valéry, c'est vraiment un... un garçon. Dans toute sa splendeur. )

Célestine se tourna vers Ukugan décontenancée par sa dernière phrase, elle répondit d'un air perplexe :

"je vous invite je ne vais quand même pas vous faire dormir au grenier ! "

elle se tourna ensuite vers le vampire et lui rendit timidement son sourire, elle se sentit rougir et détourna le regard avant de repondre :
"non, nous avons peu de chambres occupées, nous avons acheté l’hôtel récemment et les rénovations ne sont pas finis."

la jeune femme se sentait fondre sous le regard du vampire, elle le trouvait de plus en plus atirant.

pour se donner une contenance elle regarda a nouveau son invitée et reposa sa question :

"alors une ou deux chambres ? "

Ukugan souffla. Valéry était vraiment un enfant. Sortir ce genre de remarque si puéril ! Pour un homme se montrant en artiste c'était vraiment risible. En tout cas cela montrait bien qu'il n'avait pas compris sa situation. Ni la sienne d'ailleurs. Et plus globalement celle de tout les marginaux. Le mot d'ordre dans ce genre de vie est la discrétion. Ne se fier à personne et encore moins aux humains, dont leur réaction pouvait être fortement aléatoire. Le danger est trop présent. C'est bien de s'intégrer dans cette société excluant les autres races, se fondre dans un monde qui n'est plus le notre, mais jouer autant avec le feu peut avoir des répercutions désastreuses sur l'individu ou son entourage. La marginale n'a jamais blâmé les humains, au contraire, car comme pour sa propre race il y existe de bonnes personnes et des connards. Peut être était il encore pas assez mature ? Enfin, le phénix ne voulait pas se disputer. Il se faisait tard et la fatigue commençait à endolorir ses membres. Elle leva les yeux vers un coucou couvert d'un manteau blanchâtre de poussière. La trotteuse n'arrivait plus à avancer et faisait toujours et encore le même mouvement, essayant tant bien que mal d'arriver vers 16 heures 38 minutes et 42 secondes. Le ressort était peut être pas assez tendu. Elle souffla. Valéry voulait vraiment dormir ici. Il n'a pas peur c'est sûr. Ukugan, elle, n'avait aucune envie de rester. Mais elle se faisait du souci pour le vampire. Théoriquement, il n'était pas vraiment immortel. Puis la rousse entendit cette phrase.

« Je vous invite je ne vais quand même pas vous faire dormir au grenier ! »

A vrai dire pourquoi pas ? Personne ne la verrait et elle pourrait garder  un œil sur son ami tout en profitant du repos d'un endroit délaissé par ses occupants. Tous les charmes d'un grenier. Mais il ne fallait pas le dire ainsi. Ainsi préféra t elle dire ceci en direction de l'enfant...

« Tu me fatigues Valéry. Franchement tu n'as pas autre chose à faire que chercher mes foudres ?... »

Puis vers la licorne...

« Sachez que l'invitation seule m'a fait plaisir, vraiment, mais je dois la refuser. J'ai encore des choses à faire. Saluez votre père de ma part. »

Ukugan hocha la tête pour la saluer et commença à descendre l'escalier mais s'arrêta à la première marche. Elle regarda encore le coucou et le pointa du doigt.

« Il faudrait vérifier le ressort de la trotteuse. Elle 'est sûrement pas tendu comme il le faudrait. »

Et elle partit.

(Whaaat le pauvre vava se retrouve alone, ça devient gênant pour lui  lolilol)

Valéry, éberlué, deuleura seule avec la femme licorne.
"-pardonnez mon ami, elle est... Bref, nous n'avons pas la même façon de percevoir la vie de marginal, et croyez-moi, nous entretenons à ce sujet des conversations passionnantes."

Une fois de plus, il se demanda s'il était vraiment sage de se laisser inviter par cette gamine. Mais il n'en pouvait plus, et mourrait d'envie de dormir dans un lie confortable.

"-Écoutez, Célestine, je suis ravi d'avoir enfin trouvé un endroit où dormir, où même si l'on découvre ma nature véritable, elle ne constituera pas un problème en soit. Mais votre invitation me gêne, et je vous promet de payer votre père au plus vite. Ainsi, je vais vous louer une chambre de ce pas... Et soyez convaincu de mon honnêteté, je rends toujours ce que j'emprunte."

La deuxième phrase était peut-être un semi-mensonge, une fois de plus, mais cette aujourd'hui, Valéry avait le sentiment d'avoir rencontré quelqu'un qu'il n'avait pas envie de trahir ou de voir souffrir dans l'immédiat. Se préocupper du sort des autres constituait parfois une activité distrayante.

Depuis l'ère Albertine, c'était la deuxième fois qu'il éprouvait un minimum de respect et d'intérêt sincère et profond envers quelqu'un. Voire une franche ssympathie.

au départ d'Ukugan, Célestine se retrouva seul avec le vampire et son cerveau cessa momentanément de fonctionner. elle détailla son visage, pas spécialement beau mais il s'en dégageais une force de caractère auquel la demi licorne ne pouvais résister.
Célestine n'avais jamais vraiment ressenti quoi que ce soit, son pouvoir la protégeant elle ne connait ni la douleur ni les caresses, et comme lui faire voir du monde est trop dangereux, elle n'a jamais connus d’aléas émotionnels due aux interactions sociales. autrement dit, appart la tristesse et la culpabilité, elle n'a jamais connu d’émotions ou de sensations fortes.
or la première impression qu'elle accroche au vampire est la surprise mêlée de peur, il était la première tache de couleur qu'elle voyait dans son univers noir et blanc, pas étonnant qu'il l’attire a ce point.
la demi licorne se rendit compte que le vampire lui avait parler et attendait une réponse :

"euh, oui, bien-sur, enfin, dit elle en essayant de se souvenir de la phrase de son interlocuteur. non ! enfin vous parlerez d'argent avec mon pere demain, mais je doute qu'il accepte, pouvoir parler avec un marginal sera pour lui le meilleur des paiements !"

(C'est beau ce que tu dis mon chaton! :p)

Valéry sourit.
"-vous êtes charmante", dit-il simplement, sans réfléchir.
Et il se mit à faire les cent pas tout autour de ce grand hall d'entrée, attendant que son hôte fasse quelque chose. La situation était tout de même un peu gênante.
"-vous êtes fatiguée? Quelque chose ne va pas?" se permit il de lui demander, voyant qu'elle semblait aussi pensive qu'hésitante.

"Non! non tout vas bien, dit Célestine avant d'ouvrir la porte d'une chambre. est que celle ci vous convient ? "

la demi licorne se sentait de plus en plus mal a l'aise et paissait nerveusement sa main dans ces cheveux.

Valéry ne prit même pas la peine de jeter un œil à l'intérieur. On lui proposait de dormir dans une chambre, c'était tout ce qui comptait.

''-ne vous inquiètez pas, je suis sûr que c'est formidable."

Un nouveau silence se fit, durant lequel les deux marginaux se regardèrent en silence. Valéry était immobile, l'air sérieux, tandis que Célestine ne tenait pas en place. Le vampire pensa qu'elle avait probablement très envie de faire pipi (oui j'ai trouvé que ça). En tout cas, il pensa qu'il valait mieux la laisser seule.

"-merci beaucoup célestine, vraiment. Il me tarde de rencontrer votre père... J'irai chercher mes affaires demain matin, elles sont dans... dans le métro...c'est là que je range mes affaires, vous comprenez... Peut être m'accompagnerez vous?"

Sans attendre de réponse, il s'avança vers la jeune fille et déposa un baiser, aussi chaste que désintéressé sur son front.

"-bonne nuit. "

Le vampire se retira dans sa chambre, qui se révéla bien plus confortable que les faïences des stations de métro. Il se déshabilla et se coucha immédiatement, épuisé. Il ressasserait cette étrange soirée demain matin.

Avant de s'endormir, il eut une dernière pensée pour Uku. Il imaginait la rouquine, gambadant déjà dans la nuit, ses longues jambes de femme bondissant sur les trottoirs... Ou les toits, peut être bien. Comment savoir, avec elle?

C'était pour ça que Valéry aimait Uku. Elle était toujours là, quelque part, comme un repère qui l'aidait à supporter le vertige de celui qui doit vivre pour l'éternité. Elle veillait sur son sommeil, même quand il s'endormait dans les bras d'une tout autre femme.

Célestine prit quelques secondes pour se calmer. le vampire l'avait surpris ! elle ne l'aurai jamais laissé faire sinon ! il ne s'en était pas rendu compte mais son baisé avait laissé une marque rouge sur le front de la jeune femme, l'effort qu'elle avait du fournir pour contrôler son pouvoir lui avait brûlé la peau, et le peintre avait manqué de peu la découverte d'une nouvelle sensation : embrasser un bâton de dynamite.
la demi licorne regagna sa chambre et plongea lentement dans le someil, en s'endormant elle entendait dans cesse l'echo d'une des phrase du vampire : "vous êtes charmante"

Célestine se réveilla de bonne heure ce matin, malgré l'heure tardive a lequel elle s’était couché la veille. Elle commença par aller vérifier si le vampire dormait encore, ce qui était le cas, puis elle entreprit de nettoyer toutes les chambres du 1er étage. une fois cette besogne terminée elle salua son père, il avais encore les yeux rougis de la veille mais semblait aller mieux.
Elle monta ensuite vers le grenier, cette pièce était pour elle très importante, la demi licorne la considérait comme la chambre spirituel de sa mère, à la fois par sa proximité au ciel et parce que Célestine avait entrepris d’en faire un véritable musée, en y accumulant tous les objets lui ayant appartenu ou avec de près ou de loin un rapport a elle. Mais aussi tout ce qui lui évoque une figure maternelle quelconque ou qui représente l’enfance, ainsi le grenier contenait une immense quantité de vieilleries souvent moche d’ayant d’autres valeurs que sentimentale. La jeune femme prenait tout les jours bien soin d’aérer la pièce, et changeait régulièrement les draps du lit qu’elle avait fait installer, affin d’assurer un confort maximum au fantôme de sa mère.

la suit dans "grenier du Grand Broca Hotel"